LES METIERS DU CINEMA avec Pierre William Glenn
Pierre-William Glenn est un directeur de la photographie et réalisateur qui a débuté très tôt dans la profession, sachant s’adapter pour créer des ambiances diversifiées au profit de nombreux réalisateurs aussi prestigieux que variés comme les cinéastes de la Nouvelle Vague François Truffaut et Jacques Rivette, les américains Samuel Fuller et Joseph Losey et des réalisateurs singuliers dont Maurice Pialat et Claude Lelouch.
Influencé par le travail des chefs opérateurs américains, en particulier Gregg Toland, Lee Garmes et Stanley Cortez , il a mené une collaboration fructueuse avec des réalisateurs français inspirés par le cinéma américain et notamment le film noir comme Bertrand Tavernier, Alain Corneau, Costa-Gavras, José Giovanni ou Guillaume Nicloux.
Chef opérateur prolifique et innovant, il est le premier à utiliser la pellicule Fuji, et est renommé pour son travail au steadicam.
Après des études de mathématiques, Pierre-William Glenn intègre l’IDHEC. Formé par Alain Derobe, il devient l’assistant de William Lubtchansky et Jean Gonnet, travaille pour la télévision tout en signant la photographie de plusieurs courts-métrages, dont La Question ordinaire de Claude Miller (1969) et Vitesse oblige de Jacques Doillon (1970).
À 25 ans, il débute comme chef opérateur. Après avoir travaillé notamment avec Marin Karmitz (Camarades, 1969), André Téchiné et Jacques Rivette (Out one, 1970), il se fait remarquer sur le long métrage Wheels of Ashes (1970) de Peter Goldman. Au début des années 1970, il entame une collaboration avec José Giovanni (Un aller simple, 1971) et surtout Bertrand Tavernier (Le Juge et l’Assassin, 1973). Il travaille parallèlement avec des réalisateurs issus de la Nouvelle Vague, au premier rang desquels François Truffaut, avec La Nuit américaine (1972), Une belle fille comme moi (1972) et L’Argent de poche (1975).
Pierre-William Glenn réalise en 1974 son propre film, Le Cheval de fer, sur le monde de la moto, assez remarqué par la critique. Il travaille ensuite comme cadreur pour Joseph Losey (Monsieur Klein, 1975), et Les Routes du sud, 1977).
Au début des années 1980, son travail est particulièrement loué sur les films Série noire et Le choix des armes d’Alain Corneau – avec qui il avait auparavant travaillé sur France société anonyme (1973) – et Ronde de nuit de Jean-Claude Missiaen. Glenn signe également la photographie de deux films de Maurice Pialat, Passe ton bac d’abord (1978) et Loulou (film, 1980) (1980), avec qui les rapports sont difficiles.
Il se consacre ensuite à la réalisation de ses deux films Les Enragés (1985) et Terminus (1987), passés plutôt inaperçus. Il reprend alors la direction de la photographie, se faisant plus rare dans les années 1990 ; puis débute une collaboration avec Claude Lelouch (Hasards ou coïncidences, 1997, And now… Ladies and Gentlemen, 2001 et 11’09″01, 2002). Son dernier film, “Portrait de groupe avec enfants et motocyclettes” a été sélectionné au Festival de Cannes en 2009.
Pierre-William Glenn a présidé l’Association française des directeurs de la photographie cinématographique (AFC) de 1997 à 2000. Il est codirecteur du département Image à la Fémis depuis 2005. Depuis 2002, il préside la Commission supérieure et technique de l’image et du son (CST).