Jeudi 19 mars à 9h15 au Capitole Avignon

Les 5èmes Rencontres Cinématograghiques du Sud

ont l’honneur de recevoir

Rémy Julienne, le plus grand cascadeur du cinéma.

Capture d’écran 2015-02-15 à 19.50.01REMY JULIENNE, 50 ANS DE CASCADES.
Documentaire de Vincent Perrot – 2013 – France
Pour la première fois, Rémy Julienne se confie, évoquant sa vie et les grands moments de sa carrière. Vincent Perrot a exhumé des archives de tournages inédites et recueilli de nombreux témoignages : John Woo, Alain Delon, Jean-Louis Trintignant, Jean-Paul Belmondo, Claude Lelouch, Georges Lautner, le cascadeur équestre Mario Luraschi, son petit-fils David Julienne ou encore le chef-opérateur Pierre-William Glenn. Vincent Perrot signe avec ce documentaire passionnant un bel hommage à Rémy Julienne qui fêtait en 2013, à 83 ans, ses cinquante ans de cascades.

Rencontrez Rémy Julienne à l’issue de la projection du film de Vincent Perrot et en quelques cascades de questions, revivez les grands moments de la carrière du plus grand cascadeur français de tous les temps.

Elèves, lycéens,  étudiants, vous désirez participer à cette master class :

Contacter : Arnold Henriot – 06 64 65 58 18

Photo : Pierre William Glenn avec Rémy Julienne et Giacomo Agostini, multiple champion du monde de vitesse moto (crédit photo Michael Newland)

Remy julienneRémy Julienne a été champion de France de moto-cross en 1957 (sur une Gilera Saturno, catégorie 500 cm³), classé deuxième en coupe lors des saisons 1960 et 1962 et de ce fait sélectionné de nombreuses fois en équipe de France.

Il débute sa carrière de cascadeur dans le film Fantômas en 1964. Il est recruté par le responsable des effets spéciaux du film, Gil Delamare. Il règle les cascades pour plusieurs grosses productions ou des films populaires français parmi lesquels on peut retenir : La Grande Vadrouille, Le Pacha, L’aventure c’est l’aventure, Le Grand Bazar, Les Aventures de Rabbi Jacob, La Menace, Trois hommes à abattre, Le Marginal, Taxi ainsi que quelques James Bond dont : Dangereusement vôtre, Permis de tuer ou encore GoldenEye et la série des Gendarmes de Saint-Tropez ou il double notamment la scène de la religieuse en 2CV.

Sa dernière collaboration pour James Bond fut en 1995 avec GoldenEye. Il a d’ailleurs reçu le prix meilleur coordinateur de cascades pour le film Rien que pour vos yeux en 1981.

En 1986, Rémy Julienne monte à Bologne (Italie) un spectacle mécanique qui connaît un immense succès : son « Motor Show » reçoit 1 600 000 spectateurs en seulement neuf jours de représentation.

Parallèlement à son activité cinématographique, le groupe Disney fait appel à Rémy Julienne et à sa compétence pour la conception d’une attraction à Disneyland. C’est ainsi qu’il monte de toutes pièces dans le nouveau parc Walt Disney Studios le spectacle à connotation cinéma, « Moteurs, Action! »

J’ai connu Rémi JULIENNE sur un film de José GIOVANNI en 1971:  »Où est passé Tom »? Après des mois d’hôpital, il se remettait d’une blessure grave, il avait sectionné des ligaments de la cheville suite à une cascade. La mise en scène lui demandait de refaire exactement la même cascade…

Nous étions tous beaucoup plus anxieux et impressionnés que lui quand il a sauté d’une voiture avant de la précipiter dans un ravin. Cinq minutes après, sans attendre félicitations et remerciements, il aidait son équipe à démonter le tremplin…

Je me suis toujours senti très proche des cascadeurs dont l’inventivité, le savoir-faire, l’énorme courage et la générosité sont liés à une modestie infinie. Est-ce que cela tient au fait qu’on ne doit pas les reconnaitre quand ils  »doublent » les acteurs?

Du filet où il venait de se recevoir après une terrible chute dans le vide de près de 20 mètres, de dos, la première phrase que m’a demandé Lionel VITRANT, un autre formidable cascadeur physique, était : « On ne me reconnait pas ? »

Rémi raconte souvent que si on le voit en maillot de bains, au vu des multiples cicatrices qui racontent autant de coups et de blessures dont il ne s’est jamais plaint, on se rend immédiatement compte… qu’il n’a pas passé sa vie dans un bureau. C’est l’humour des vraies personnes qui ont réellement donné leur vie au Cinéma. Tout au long de ma longue vie de Chef-Opérateur, j’ai vécu, en les filmant, des moments inoubliables d’intimité et de communion avec les cascadeurs. Et c’est pourquoi, pour moi, la star de  »La menace » n’est pas Yves MONTAND mais bien Rémi JULIENNE…

Pierre William Glenn`

pwg richmondPierre-William Glenn

Pierre-William Glenn est un directeur de la photographie et réalisateur qui a débuté très tôt dans la profession, sachant s’adapter pour créer des ambiances diversifiées au profit de nombreux réalisateurs aussi prestigieux que variés comme les cinéastes de la Nouvelle Vague François Truffaut et Jacques Rivette, les américains Samuel Fuller et Joseph Losey et des réalisateurs singuliers dont Maurice Pialat et Claude Lelouch.

Influencé par le travail des chefs opérateurs américains, en particulier Gregg Toland, Lee Garmes et Stanley Cortez , il a mené une collaboration fructueuse avec des réalisateurs français inspirés par le cinéma américain et notamment le film noir comme Bertrand Tavernier, Alain Corneau, Costa-Gavras, José Giovanni ou Guillaume Nicloux.

Chef opérateur prolifique et innovant, il est le premier à utiliser la pellicule Fuji, et est renommé pour son travail au steadicam.

Après des études de mathématiques, Pierre-William Glenn intègre l’IDHEC. Formé par Alain Derobe, il devient l’assistant de William Lubtchansky et Jean Gonnet, travaille pour la télévision tout en signant la photographie de plusieurs courts-métrages, dont La Question ordinaire de Claude Miller (1969) et Vitesse oblige de Jacques Doillon (1970).

À 25 ans, il débute comme chef opérateur. Après avoir travaillé notamment avec Marin Karmitz (Camarades, 1969), André Téchiné et Jacques Rivette (Out one, 1970), il se fait remarquer sur le long-ù

Métrage Wheels of Ashes (1970) de Peter Goldman. Au début des années 1970, il entame une collaboration avec José Giovanni (Un aller simple, 1971) et surtout Bertrand Tavernier (Le Juge et l’Assassin, 1973). Il travaille parallèlement avec des réalisateurs issus de la Nouvelle Vague, au premier rang desquels François Truffaut, avec La Nuit américaine (1972), Une belle fille comme moi (1972) et L’Argent de poche (1975).

Pierre-William Glenn réalise en 1974 son propre film, Le Cheval de fer, sur le monde de la moto, assez remarqué par la critique. Il travaille ensuite comme cadreur pour Joseph Losey (Monsieur Klein, 1975), et Les Routes du sud, 1977).

Au début des années 1980, son travail est particulièrement loué sur les films Série noire et Le choix des armes d’Alain Corneau – avec qui il avait auparavant travaillé sur France société anonyme (1973) – et Ronde de nuit de Jean-Claude Missiaen. Glenn signe également la photographie de deux films de Maurice Pialat, Passe ton bac d’abord (1978) et Loulou (film, 1980) (1980), avec qui les rapports sont difficiles.

Il se consacre ensuite à la réalisation de ses deux films Les Enragés (1985) et Terminus (1987), passés plutôt inaperçus. Il reprend alors la direction de la photographie, se faisant plus rare dans les années 1990 ; puis débute une collaboration avec Claude Lelouch (Hasards ou coïncidences, 1997, And now… Ladies and Gentlemen, 2001 et 11’09″01, 2002). Son dernier film, “Portrait de groupe avec enfants et motocyclettes” a été sélectionné au Festival de Cannes en 2009.

Pierre-William Glenn a présidé l’Association française des directeurs de la photographie cinématographique (AFC) de 1997 à 2000. Il est codirecteur du département Image à la Fémis depuis 2005. Depuis 2002, il préside la Commission supérieure et technique de l’image et du son (CST).